• Les ressortissants ukrainiens peuvent toujours voyager sans visa

  • L'Irlande va suspendre temporairement le fonctionnement de l'accord du Conseil de l'Europe pendant 12 mois

  • agir pour protéger l'intégrité des systèmes d'immigration et de protection internationale

  • les personnes qui ont obtenu le statut de réfugié dans d'autres pays peuvent toujours demander un visa pour se rendre en Irlande.

Le gouvernement a accepté aujourd'hui une proposition conjointe du ministre de la Justice, Helen McEntee, et du ministre des Affaires étrangères, Simon Coveney, visant à permettre à l'Irlande de se prévaloir de la possibilité de suspendre temporairement l'application de l'accord du Conseil de l'Europe relatif à la suppression des visas pour les réfugiés (Conseil de l'Europe) pour une période de 12 mois.

Les pays signataires de cet accord délivrent aux réfugiés des documents de voyage de la Convention, qui permettent à leurs détenteurs de se rendre dans d'autres pays signataires sans visa ni autorisation préalable si le but du voyage est uniquement une visite d'une durée maximale de 3 mois.

L'exemption de visa s'applique aux titulaires d'un document de voyage conventionnel délivré par l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la Hongrie, l'Islande, l'Italie, le Liechtenstein, le Luxembourg, Malte, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République tchèque, la Roumanie, la République slovaque, la Suède ou la Suisse.

L'article 7 de l'accord permet de suspendre le fonctionnement de l'accord. La suspension prendra effet à partir de demain midi, mardi 19 juillet 2022.

Les dispositions relatives à l'exemption de visa pour les ressortissants ukrainiens introduites le 25 février en réponse à la guerre en Ukraine ne sont pas affectées par cette décision. Les réfugiés titulaires d'un document de voyage de la Convention pourront toujours se rendre en Irlande, mais devront désormais demander un visa selon les modalités habituelles.

Le gouvernement a accepté cette suspension temporaire afin de protéger l'intégrité des systèmes d'immigration et de protection internationale. L'Office de protection internationale a reçu des demandes de certaines personnes qui ont déjà obtenu le statut de réfugié dans d'autres États.

L'Office de protection internationale vérifie chaque demandeur de plus de 14 ans dans la base de données Eurodac - la base de données de l'UE qui stocke les empreintes digitales des demandeurs de protection internationale ou des personnes qui ont franchi illégalement une frontière. Elle est utilisée par les pays de l'UE ainsi que par la Norvège, l'Islande, le Lichtenstein et la Suisse.

Eurodac notifie l'Irlande si la personne a bénéficié d'une protection internationale dans un autre État membre de l'UE. De janvier 2021 à janvier 2022, l'OIP a reçu 760 notifications au motif que la personne bénéficiait d'une protection internationale dans un autre État.

Sur ces 760 notifications, 479, soit 63 %, provenaient d'États membres de l'UE dont les bénéficiaires de la protection internationale sont exemptés de visa. Ces 479 notifications concernent 7 % des 6 494 demandes de protection internationale déposées au cours de cette période.

S'exprimant après le Conseil des ministres, le ministre McEntee a déclaré :

"Ce n'est pas une décision que le gouvernement a prise à la légère. Nous nous sommes engagés à respecter nos obligations internationales et européennes envers les demandeurs d'asile (demandeurs de protection internationale) et les réfugiés. Toutefois, lorsqu'il existe des preuves d'abus de ces systèmes, le gouvernement doit agir rapidement pour atténuer les risques afin de préserver l'intégrité de nos systèmes d'immigration et de protection internationale et de maintenir la confiance du public dans ces systèmes.

"Ces derniers mois, nous avons constaté que l'exemption de visa prévue par l'accord du Conseil de l'Europe est exploitée, notamment par certains qui entrent dans l'État et demandent ensuite une protection internationale, alors qu'ils ont déjà obtenu cette protection d'un autre État européen.

"La suspension du fonctionnement de l'accord est temporaire et sera réexaminée dans un an. Dans l'intervalle, les titulaires d'un document de voyage de la Convention qui souhaitent se rendre en Irlande peuvent demander un visa dans le cadre des dispositions habituelles en la matière."

Le ministre Coveney a déclaré :

"L'engagement de l'Irlande à protéger et à aider les personnes dans le besoin, notamment celles qui fuient la guerre injuste et illégale menée par la Russie contre l'Ukraine, reste inébranlable.

"La décision prise aujourd'hui contribuera à la protection des Ukrainiens, et de ceux d'autres nationalités, qui fuient les conflits, car elle réduira l'incidence des abus de ce système. Cette mesure n'est pas sans précédent : d'autres États membres du Conseil de l'Europe ont déjà pris des mesures similaires.

"Nous garderons cette décision, qui est de nature temporaire, à l'étude, et nous la réexaminerons dans 12 mois."

L'article 7 de l'accord européen prévoit que les parties à l'accord peuvent le suspendre temporairement pour des raisons d'ordre public, de sécurité ou de santé publique. La France a suspendu son application de l'accord en 1986 et le Royaume-Uni en 2003 pour des raisons similaires.

La suspension temporaire de l'accord par l'Irlande sera notifiée au Conseil de l'Europe et le ministre McEntee prendra un arrêté pour modifier l'arrêté de 2014 relatif à la loi sur l'immigration de 2004 (visas).